Voyage au Groenland pour un tour des chroniques villageoises d’un petit coin de désert arctique : Siorapaluk.
Sur une terre représentant 4 fois la France, 62 habitants mangeurs de viande crue occupent le petit village de Siorapaluk.
Les enfants de la classe d’Isabelle, les CE1/CE2, ont apprécié ces récits de la vie quotidienne. Ils ont été marqués par leurs pairs de l’autre bout du monde qui chassent les oiseaux, des Mergules, pour pouvoir en vendre afin de s’acheter leurs fournitures scolaires. Les oiseaux sont attrapés au filet (comme un filet à papillon) et entassés dans un sac en peau de phoque, un Kiviaq. Les sacs sont cachés sous des pierres, à l’abri des prédateurs. On peut aussi laisser sécher les mergules, suspendus à un fil qui court le long des murs de la maison ou les manger crus, immédiatement.
Les enfants construisent des igloos avec de la neige tassée afin de laisser passer l’air : que la maison respire !
Cependant, toutes les maisons du village sont en bois, essentiellement de couleur rougeâtre, et toutes orientées vers les fjords. Les fleurs ont chacune leurs vertus et les villageois les cueillent régulièrement à toute fin utile et quotidienne.
Les jeux de fils des enfants présentés par Jocelyne Ollivier-Henry
Si la nourriture vient du ciel, elle vient aussi de la mer, avec un nombre limité du nombre de prises. A quelques heures de bateaux, un fleuve est un lieu de pêche ancestrale, en eau trouble… Une défense de Narval peut atteindre 2.50 m. Est-ce ce qu’on appelle une licorne ? On la sculpte pour en faire de beaux objets ou des bijoux mais aussi des couteaux qui serviront par exemple à enlever la graisse de la peau des phoques.
Le couteau en défense de Narval.
On chasse le phoque à l’aide d’un filet tandis que les enfants pêchent des poissons à la canne à pêche, qui serviront à nourrir les chiots, sélectionnés rapidement après la naissance pour devenir les futurs chiens de traîneaux qui permettront aux hommes de chasser le morse au printemps. La chair du phoque permet de nourrir les villageois et leurs chiens qui les emportent à travers la plaine pour chasser. Et les chiens savent toujours accueillir le retour des chasseurs : une meute de 8 chiens se nourrit d’un phoque mais ils peuvent aussi rester plusieurs jours sans manger.
Quand le gibier est un ours, son crâne est exposé au soleil, destiné à être vendu. Tout sert : le dépeçage permet de séparer la peau de la viande que l’on mange. La peau de l’ours servira essentiellement à faire des bottes mais aussi des pantalons. Avec la peau de phoque, on fabriquera des moufles que l’on remplira de fourrure de chiens de traîneau une fois qu’ils viendront à mourir, tandis qu’on remplira les bottes de fourrure de lièvres.
Les bottes en fourrure de lièvre.
Les fêtes religieuses, comme le baptême, moment où le bébé hérite d’une longue tradition inuit, ou lors d’une communion ou à Noël, ou encore à la Sainte Lucie, la nuit la plus longue de l’hiver, sont des moments importants. On y mange de la peau de baleine, du renne, du phoque bien sûr. L’épiderme de baleine est un délice mais les gourmandises préférées des enfants sont les yeux de phoques…
Inouchlouarit!
La Classe de CE1/CE2
A suivre: les petites pièces de théâtre d’ombres chinoises qui retracent la vie des Inuits de Siorapaluk…
créées par les enfants de la classe d’Isabelle Tuard, avec le soutien de Marie Fardet, illustratrice et les récits de vie de Jocelyne Ollivier-Henry
Editions Artisans-Voyageurs
Voir également le diaporama des illustrations de Marie Fardet